À 500 mètres de chez moi

À 500 mètres de chez moi, j’aurais pu vous dire qu’il y a la déchéance de l’homme. Un homme aux horaires fixes, gardien des feux rouges et des portiques de grandes surfaces. Un homme ponctuel, employé par la misère en personne. Un homme dont le sort est scellé par les émanations de havane et les gorgées de picrate. J’aurais pu vous tenir ce discours si j’étais resté comme tout le monde à 10 mètres de lui. Seulement, mon objectif en a décidé autrement.

À 1 mètre, c’est un homme sobre et sans cigarette qui m’explique avec difficulté qu’il vient des pays de l’Europe de l’est. Bien que son visage soit devenu le témoin de sa vie marginale, son humanité, elle, est restée figée dans sa personnalité. Il m’a suffi de déclencher deux fois mon obturateur pour voir apparaître un sourire et des yeux tendres sur un visage qui semblait en avoir oublier l’interêt. Peu bavard certes, ces yeux parlent pour lui et vous témoignent avec contradiction sa seule richesse : l’espoir.

  • Shot with a Mamyia 645 + Mamyia Sekor 50mm
  • Light Setup: Cobra flash
  • Post Prod: Negative lab pro & Photoshop
  • Film: Ilford HP5